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SAMI : 6 M€ pour développer des capteurs intelligents et autonomes à Besançon

Publié le 13 févr. 2025, Modifié le 13 févr. 2025 - Écrit par Eric Cuenot

La société SilMach, basée à Besançon, a présenté le jeudi 30 janvier 2025 en présence de ses partenaires de recherche l’école d’ingénieur SupMicrotech et l’institut FEMTO-ST, son nouveau défi : créer une nouvelle génération de capteurs intelligents et autonome en énergie, basés sur l’expertise de l’entreprise bisontine en matière de Microsystèmes Électromécaniques (MEMS) et sur sa technologie ChronoMEMS.

Inscrit dans le cadre du projet baptisé Senseurs Autonomes pour Monitoring Intelligent (SAMI), ce programme industriel est doté de 6 M€ de budget sur 4 ans, dont 4,3 M€ co-financés par les fonds européens via la région Bourgogne Franche-Comté répartis entre les différents acteurs : SilMach, l’Université Marie et Louis Pasteur (UMLP), à travers l’institut FEMTO-ST, et SupMicrotech. Le reste à charge (1,7 M€) est financé sur fonds propres. Il va mobiliser une vingtaine de personnes : 4 pour l’UMLP (ex. Université de Franche-Comté), 10 pour SilMach et 7 dans les laboratoires de FEMTO-ST.

L’ambition de Pierre-François Louvigné, directeur général de SilMach est de développer une offre sur catalogue de capteurs standards autonomes en énergie, recensant les événements mécaniques tels que des déformations, des vibrations, des chocs, des accélérations. "Pour atteindre cet objectif, nous devons avoir un prix divisé par 10. Nous devrons simplifier nos capteurs et reconsidérer leur architecture afin de ne collecter que la donnée qui nous intéresse. Grâce à ces coûts plus faibles, nous pourrons nous adresser à de nouveaux marchés notamment dans le domaine du levage, de l'aéronautique, des ouvrages d'arts."

Ces capteurs connectés ont en effet vocation à répondre à la demande croissante de systèmes de détection des chocs, tant sur le segment BtoB, intéressé par leur fonction communicante, qu’en BtoC. Ils sont aussi très attendus dans le domaine de la surveillance préventive des structures pour améliorer les dispositifs existants. "Historiquement, nos clients œuvrent dans le domaine militaire, mais nous souhaitons étendre notre offre au civil. Le marché a besoin de solutions très opérationnelles, robustes, nécessitant très peu d’entretien", note encore le directeur général.

Endurance et communication constituant 2 piliers de ces dispositifs IoT, l’entreprise travaille sur deux autres versions : la première équipée de capteurs interrogeables à distance via une puce RFID, le seconde connectée via un module communicant LoRa, avec une autonomie pouvant atteindre 10 ans.

Pour le projet SAMI, la société pionnière de la micromécanique MEMS sur silicium sera accompagnée par 2 plateformes technologiques de l’UMLP : Mimento (FEMTO-ST, membre du réseau national Renatech), en pointe sur les micro et nanotechnologies, et MIPHySTO (SupMicrotech), spécialisée, entre autres, dans la microfabrication et miniaturisation.

Autre objectif affiché pour ce programme : structurer le tissu industriel de Franche-Comté. "Notre objectif est que des industriels régionaux présents dans le médical, l'horlogerie puissent bénéficier des avancées des technologies développées dans le cadre de ce projet. On parle d'hybridation technologique", indiquent les porteurs de projet.

En 2030, la société SilMach espère produire 170 000 capteurs par an et générer un chiffre d’affaires de plus de 5 M€ contre 1,3 M€ aujourd’hui.

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