EVAMET, dernier carburier de France, a fêté ses 20 ans
Publié le 11 sept. 2024, Modifié le 11 sept. 2024 - Écrit par Tiphaine Ruppert-Abbadi20 ans à se développer et à faire rayonner son savoir-faire en matière de métallurgie des poudres. Voilà ce que célèbre, cette année, la société Evamet, basée au Creusot (71). En 2004, le groupe industriel familial Evatec-Tools rachetait Carbex, un fabricant d’outils en carbure de tungstène, et créait Evamet. Kathia Fodil-Lemelin, co-dirigeante, revendique son statut de dernier carburier français. "Nous achetons les poudres séparément et les éléments associés (cobalt, paraffine…), nous préparons la matière, granulation, pressage, façonnage, puis notre laboratoire élabore des nuances de dureté selon les besoins de nos clients. Le four HIP permet d’obtenir des pièces d’une qualité reconnue par les grands donneurs d’ordre."
Son carbure de tungstène, Evamet l’utilise notamment pour produire des outils spéciaux destinés aux métiers de l’usinage, de l’usure, de l’enfonçage et de l’emboutissage. Elle propose de la pièce unitaire ou de la grande série pour des fleurons des secteurs sidérurgique, aéronautique, nucléaire ou ferroviaire. Le groupe Evatec-Tools compte aujourd’hui 4 entités aux activités complémentaires : Evatec (57), Evamet (71), GMO (42) et Create Outillage (69). "Nous mutualisons nos compétences afin d’être diversifié sur les marchés, ce qui nous procure également une certaine résistance face aux crises." L’entreprise saône-et-loirienne n’occupe pas une place anodine au sein du groupe. Evamet emploie 38 salariés, soit la moitié des effectifs globaux. Son chiffre d’affaires, ainsi que celui d’Evatec-Tools, sont en constante augmentation.
L’entreprise fête aussi deux décennies de modernisation de son outil de production. "En 2007, quand je suis arrivée au Creusot, nous avons investi 3,4 M€ et depuis, nous n’avons fait que réinvestir : robotisation, moyens de contrôle, amélioration du bâtiment." Ainsi, en sortie de Covid, Evamet a acquis, avec le concours de l’Etat et de son plan de relance (800 000€ pour un investissement total d’1,6 M€), 1 rectifieuse 5 axes Haas et 1 presse électrique 50 tonnes Dorst, toutes deux robotisées. Et comme un « cadeau » pour ses 20 ans, 1 nouvelle rectifieuse 4 axes Agathon est venue enrichir le parc. "Nous sommes une usine de contrastes, nous avons encore des machines anciennes qui datent des années 60. Nous formons en interne, pour que les compétences sur nos savoir-faire spécifiques se transmettent", souligne la co-dirigeante.
Les investissements de demain seront dédiés à la performance industrielle : outil de production et bien-être au travail. La direction poursuit l’amélioration du bâtiment "de la taille d’un terrain de foot" et classé pour sa charpente métallique rivetée façon Eiffel. "Face à la crise de l’énergie et à l’inflation, nos clients ont réitéré leur confiance envers nos équipes techniques et nos produits, ce qui motive à nous dépasser et nous porte pour le futur."