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Le soudage par torche laser fait son entrée dans les ateliers de chaudronnerie et de tôlerie de Franche-Comté

Publié le 21 oct. 2024, Modifié le 22 oct. 2024 - Écrit par Tiphaine Ruppert-Abbadi

Le point commun entre les sociétés Gindro (70), leader français de la tôlerie-chaudronnerie à destination de l’aéraulique, et Ricupero (25), spécialisé dans la tôlerie fine pour les domaines du contrôle d’accès et du médical notamment ? Leur torche de soudage laser. Distribuée par la société bisontne ID Soudage, la LC Weld Pro est un trait d’union entre la soudure TIG et la soudure automatisée.

Intérêt premier de cet équipement : pallier la pénurie de soudeurs traditionnels, dont le déficit, en France, s’élèverait entre 5 000 et 7 000. D’après l’enquête 2024 sur les besoins de main-d’œuvre menée par France Travail, 75,8% des recrutements sur cette profession seraient jugés difficiles par les entreprises interrogées en Bourgogne Franche-Comté. Or, "la torche laser ne demande pas les mêmes connaissances ni la même dextérité qu’en soudure TIG/MIG", reprend le fabriquant de tuyaux d’aspiration pour le dépoussiérage.  "Il est difficile de recruter de très bons soudeurs expérimentés. Si on veut garder de la soudure manuelle à l’atelier, c’est une technologie intéressante. En quelques semaines, une personne peut commencer à souder", ajoute Franck Ricupero.

Pour le moment, les deux chefs d’entreprises ont formé en interne des soudeurs, voire des monteurs. Cependant, il faut réapprendre le geste. "La position du poignet et de la torche est très importante. Le fil, qui se déroule automatiquement, impulse le mouvement. Si l’on met trop de résistance on risque de le casser", détaille encore ce dernier. Plus lourde et moins maniable, la torche laser nécessite des adaptations, table élévatrice ou système de poulies.

Pour Ricupero, qui possède déjà 3 robots laser pour ses petites et grandes séries, l’apport technique n’est pas négligeable. "On développe la pièce comme pour le robot, mais l’on reste sur une soudure manuelle. Le coût de production des petites séries est réduit puisque, contrairement au robot, la torche ne nécessite aucun outillage. Sur les prototypes, elle remplace le TIG : on gagne ainsi en qualité, car on diminue l’écart de rendu, et en productivité", explique Franck Ricupero, dirigeant de la société, parmi les premières de Franche-Comté à s’en être dotée il y a 1 an.

Sébastien Gindro a sauté le pas en avril dernier. "Pour certains clients, dans le nucléaire par exemple, nous avions besoin d’améliorer l’esthétique et de limiter la déformation liée à la chaleur de la soudure classique. Pour l’instant, nous réservons ce nouveau type de soudure à des usages précis."

Malgré un coût bien plus élevé (autour de 50 000 €) qu’un poste à souder classique, des contraintes de sécurité renforcées et un attachement à la soudure TIG/MIG qu’aucun ne se dit prêt à abandonner, pas de regret. "Si dans quelques années, la soudure laser devient la norme, nous serons prêts", envisage Sébastien Gindro. Tandis que chez Ricupero, l’atelier a déjà été adapté pour acquérir une deuxième torche de ce type.

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