Cap sur la formation, l’inclusion et la biodiversité pour Micronora

Suite à sa participation en 2023 à la Convention des Entreprises pour le climat en Bourgogne Franche-Comté (CEC BFC), l'association Micronora a construit sa feuille de route environnementale et sociétale. Un certain nombre d'actions ont été mises en place dès l'édition 2024 de Micronora avec la moquette recyclée et recyclable, la pose de LED sur les stands, les tours de cou lavables. "Nous avons une activité qui est fortement liée aux transports puisque nos exposants et visiteurs viennent respectivement d'une vingtaine et d'une quarantaine de pays. Notre SCOPE 3 est très impacté par ce poste sans que nous ne puissions envisager de solutions hormis toucher à l'essence même des salons. La CEC a aussi sensibilisé les participants à avoir un rôle d'inspirant et à promouvoir des initiatives", note Fanny Chauvin, directrice générale de Micronora.

C'est dans ce contexte que la collaboration avec "Nos Enfants d'Ailleurs" (association de parents ayant un enfant autiste) est née. Cette association, qui a son siège à Besançon, avait débuté un travail autour de la formation professionnelle d'adolescents autistes. "Sans l’accès à de la formation pour valoriser leurs compétences, de nombreux jeunes autistes sont exclus du monde du travail en raison de leurs difficultés de communication et la particularité de leur handicap. L'enjeu était de trouver une activité porteuse de sens et qui puisse s'inscrire dans une temporalité adaptée", note Hélène Amiotte-Suchet, chargée de développement.

Après de longs mois de réflexion, l'association "Nos Enfants d'Ailleurs" se tourne vers le monde de l'apiculture au vu des possibilités qu'il offre pour ces jeunes, et propose à la Fondation Pluriel de travailler sur un projet d'atelier de formation professionnelle de fabrication de cadres de ruches. Richard Lefranc, apiculteur en Haute-Saône, sensible à cette démarche, vient apporter son expertise. Cette initiative est alors soutenue financièrement par 5 clubs du Rotary Besançon.

Après une première fabrication réussie de cadres de ruches, les différentes parties envisagent à la rentrée 2023 de travailler sur un projet intégrant la fabrication de ruches. "Nous sommes partis dans un premier temps sur des ruches en kit à assembler et peindre, avec toujours la fabrication des cadres. Pour mener à bien ce projet, ce sont plus d’une vingtaine de prototypes qu'il a fallu réaliser pour adapter le travail aux capacités des adolescents présents dans le groupe. Cet ensemble monté a été découpé en une centaine de tâches, autant de compétences techniques et transversales que les jeunes ont acquis tout au long de ces mois. Cela fera l'objet d'un référentiel en cours d’élaboration", note Nathalie Morvan, éducatrice spécialisée et référente technique à la Fondation Pluriel.

Et Fanny Chauvin d'ajouter : "L'association m'a alors sollicité pour me présenter leurs travaux. C'est une production très différente que celle que nous connaissons dans l'environnement de notre salon. Dans le cadre de l'édition 2026, il nous semble important de pouvoir nous associer à cette initiative, de la soutenir et de la mettre en avant pour que d'autres acteurs puissent s'y associer également. Le parrainage de ruches s'inscrit dans une démarche intégrant de la formation, de l'inclusion et de la biodiversité. Des valeurs et des engagements partagés par le bureau de Micronora et en ligne avec nos engagements de la CEC".

Le 11 avril dernier, 5 jeunes âgés entre 16 et 20 ans ont eu le plaisir de livrer les premières ruches à Richard Lefranc et de visualiser l'environnement dans lequel elles accueilleront de nouveaux essaims. Une très bonne nouvelle dans un contexte marqué par une forte mortalité des abeilles, certains apiculteurs ayant perdu entre 30 et 50% de leurs ruches.