IoT : avec son capteur autonome, TCT vise un marché mondial
Publié le 04 déc. 2024, Modifié le 05 déc. 2024 - Écrit par Tiphaine Ruppert-AbbadiMesurer le courant électrique en temps réel, sans alimentation externe, tout en permettant de gérer à distance les données récoltées et d’optimiser sa consommation d’énergie, tel est le défi que s’est lancé il y a un peu plus de 3 ans, la société TCT (58). L’aboutissement ? La commercialisation, depuis juillet 2024, de l’E-green sensor, une nouvelle génération de capteurs. Spécialisée dans les noyaux électro-magnétiques, qu’elle fabrique intégralement jusqu’au bobinage, celle qui se revendique comme la dernière entreprise de France à enrouler des noyaux en fer-nickel, fer-cobalt, fer-silicium ou nanocristallin fait également partie des pionnières.
Avec son capteur connecté, la voici en effet propulsée dans l’ère de l’Internet of things (IoT). "Tout le monde sait faire des capteurs, mais le nôtre allie autonomie en énergie et communication. D’une part, nous récupérons le champ magnétique du câble, sur lequel le capteur est positionné, pour le mesurer ou le transformer en petite tension qui permettra d’alimenter une carte électronique en toute autonomie. D’autre part, le capteur transmet les informations via le protocole de communication sans fil et basse consommation Lora WAN, mais aussi par Bluetooth, pour faciliter l’utilisation de ces données", explique Alexandre Decombejean, responsable commercial et marketing chez TCT.
Le fabricant pointe deux avantages majeurs : l’économie et l’écologie. "L’un de nos clients gère des hangars de fabrication d’équipement aéronautique. Traditionnellement, tous les 5 ou 6 ans, le changement des batteries externes des capteurs fait l’objet d’une campagne conséquente. Grâce à l’autonomie de notre capteur, on peut le placer partout sans se soucier de cet aspect de sa maintenance." Pour développer ce dispositif, 400 000 € et 2 personnes à plein temps ont été nécessaires. L’entreprise nivernaise s’est dotée de nouvelles compétences en recrutant un ingénieur en électronique. L’entreprise vise différents marchés à l’échelle mondiale : l’automatisation des bâtiments, le monitoring de moteur dans l’industrie, la gestion des chauffage et climatisation et la smart city.
À ce jour, une première déclinaison du capteur existe, permettant de mesurer la température de moteurs et de surveiller leur échauffement grâce à une sonde thermocouple, mais la gamme devrait s’étoffer. Notamment, courant 2025, TCT devrait proposer un modèle triphasé en plus de l’actuel monophasé. Devrait suivre également l’amplitude de la mesure, à termes jusqu’à 6 000 ampères contre 200 aujourd’hui.
Pour la vente du capteur, dont elle prévoit la production de 5 000 pièces en 2025 (100 000 pièces/an d’ici 4 ans), TCT s’appuiera sur un réseau de distributeurs européens. "Le marché de l’IoT se structure seulement, mais nous sommes très fiers de cette solution réellement innovante made in France, qui répond à une problématique actuelle et future : améliorer sa consommation électrique, surtout pour les PME-PMI qui pourraient mieux utiliser cet argent."