Industrie

Les nanocatalyseurs de la société SON primés par l’État, lors de l’édition 2023 du concours i-Lab

Publié le 13 juil. 2023, Modifié le 05 août 2023 - Écrit par Tiphaine Ruppert-Abbadi

Optimiser les catalyses grâce aux nanoparticules est au cœur de l’activité de SON SAS, une start-up dijonnaise créée en 2020. Comment ? En substituant aux agents catalyseurs traditionnels des nanocatalyseurs. Un axe de travail précurseur récemment récompensé dans le cadre du volet i-Lab du concours d’innovation de l’État et du plan France 2030.

La catalyse est un procédé chimique qui permet d’accélérer, voire de provoquer une réaction. Elle est indispensable pour obtenir certaines molécules, notamment dans le domaine pharmaceutique, mais peut parfois prendre jusqu’à plusieurs jours. De plus, les agents catalyseurs sont souvent élaborés à base de métaux dits critiques. Compliqués à extraire ou à acheminer, ils coûtent cher, voire très cher, à l’instar du rhodium (actuellement autour de 289€/gramme), et posent le problème de l’indépendance de l’Europe, la Chine, la Russie et l’Inde restant les principaux pourvoyeurs. "La solution que l’on propose est de greffer des atomes de métaux critiques sur des nanoparticules d’oxyde de fer" détaille-t-on chez SON SAS. D’après les résultats, là où il faudrait 10% de palladium, la nanocatalyse n’en consomme que 0,1%. Autre atout de cette solution baptisée Magnéto, le recyclage des nanoparticules à la fin de la procédure. "La phase de purification utilise beaucoup de solvants, pas très écologiques. Or, les nanoparticules possèdent des propriétés superparamagnétiques, qui ne s’activent qu’en présence d’un champ magnétique, alors pour les séparer du produit fini, nous utilisons un aimant plutôt que la chimie." Elles peuvent ensuite être réutilisées pour 10 cycles catalytiques, équivalant à "1 000 fois moins de métaux critiques" utilisés. Grâce aux financements octroyés, cette nanocatalyse va pouvoir être testée à échelle industrielle. La labellisation de l’État offre aussi un surplus de crédibilité aux yeux du monde de l’innovation.

Si le marché national de la nanoparticule n’est pas encore saturé, la concurrence de l’Allemagne ou des États-Unis est directe. La start-up investit également les domaines du médical, pour détecter et détruire les cellules cancéreuses, de la dépollution de l’eau et de l’agro-technologie. Elle devrait d’ailleurs s’installer début 2024 dans les locaux d’AgrOnov.

 

 

 

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