Industrie

MS-Innov : 2 M€ pour sauver le cobot Morfose et l’entreprise

Publié le 20 nov. 2024, Modifié le 20 nov. 2024 - Écrit par Tiphaine Ruppert-Abbadi

En créant ″Morfose″, son robot collaboratif (cobot) modulaire, Julien Morel, fondateur de MS-Innov (Belfort), n’avait sans doute pas imaginé passer par la case du redressement judiciaire (depuis fin octobre). Il cherche actuellement de nouveaux investisseurs, voire un repreneur. Un appel d’offre a été lancé, sous l’égide du tribunal de commerce belfortain, et les candidats ont jusqu’au 29 novembre pour se manifester. Les besoins de l’entreprise pour poursuivre son développement s’élèvent à 2 M€. Le dirigeant explique : "Nos investisseurs historiques sont prêts à nous financer à hauteur d’1,4 M€… à condition que nous trouvions les 600 000 € restants. Pour l’heure, nous avons plutôt des pistes de rachat de la société, issue à laquelle nous sommes préparés."

Créée en 2015, avec pour objectif de démocratiser les nouvelles technologies dans l’industrie, la startup franc-comtoise, lauréate France 2030, avait obtenu son ticket pour la Grande exposition du fabriqué en France, organisée à l’Élysée en juillet 2023, et bénéficié, quelques mois plus tard, d’une première levée de fonds de 8 M€. À son capital : la Banque des Territoires, UI Investissement, le Crédit Agricole de Franche-Comté.

Alors, que s’est-il passé ? Outre les 5 ans nécessaires à la R&D et à l’industrialisation, la fragilité financière de la société est imputable à une vingtaine de cobots déjà produits et pas écoulés. "Au démarrage, nous avons eu de nombreuses marques d’intérêt, avec plusieurs contrats de partenariat, mais les clients, qui devaient intégrer eux-mêmes l’équipement, n’avaient finalement pas le temps ni la compétence de le faire."

S’est aussi ajoutée, une opération de recalibrage commercial dans le courant de l’été 2024.  Après un premier lancement du bras robotisé en début d’année, MS-Innov décide de proposer Morfose sous forme de kit pour le chargement-déchargement des centres à commandes numériques. "Cela nous a fait gagner en simplicité d’installation, donc en temps et en prix. Un robot installé et lancé en production clé en main coûte 25% moins cher", détaille Julien Morel.

Depuis ce changement de stratégie, l’entreprise note une dynamique porteuse : déjà 5 contrats signés, 5 cahiers des charges validés et une trentaine de prospects intéressés. Le stock peut, de son côté, représenter une opportunité pour relancer rapidement l’activité commerciale en cas de reprise.

Pour l’heure, toute la société est concentrée sur un même but : assurer la continuité de l’activité en Territoire de Belfort et y maintenir les 17 emplois actuels, 11 ayant déjà été supprimés en raison du contexte économique, avant même la mise en redressement judiciaire. "L’ancrage régional et la fabrication française et européenne font partie de notre ADN, c’est une fierté."

 

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