Industrie

Imasonic : de nouvelles ambitions dans les moyens de contrôle non destructifs

Publié le 18 nov. 2025, Modifié le 18 nov. 2025 - Écrit par Tiphaine Ruppert-Abbadi

Le fabricant de sondes à ultrasons destinées aux secteurs médical et industriel (énergie, aéronautique ou encore transport), basé à Voray-sur l’Ognon (70), vient de finaliser l’aménagement de sa dernière extension de 2 400 m², portant la surface totale du site de production à 6 700 m². Entamé en 2023, après le rachat de terrains agricoles adjacents passés constructibles, le chantier d’une nouvelle aile avait été livré en novembre 2024, mais il aura fallu près d’1 an supplémentaire pour aboutir les dernières
installations sans interrompre la production.

Créée en 1989 à Besançon, mais implantée en territoire haut-saônois depuis 2007, Imasonic, qui développe, de l’étude à la production, des moyens de contrôle alternatifs aux rayons X, s’était déjà agrandie en 2015. Cette ultime phase s’est achevée cet automne par l’équipement d’une salle propre réservée aux productions à faibles tolérances, nécessitant une maîtrise importante de la poussière. L’entreprise microtechnique souhaitant renforcer sa présence dans le médical (imagerie de niche, thérapie ciblée par ultrasons), c’est le bâtiment dans son ensemble qui a bénéficié d’une ingénierie et d’une construction particulières. L’aspiration des poussières d’usinage est désormais centralisée. La température et l’hygrométrie sont régulées avec plus de finesse. Le projet a été mené avec des entreprises "qui partagent nos valeurs et notre manière de travailler : proximité, solutions pragmatiques et communication", souligne Céline Fleury-Mathieu, directrice générale de cette entreprise familiale comptant aujourd’hui 150 employés sur site.

Les nouveaux bureaux et espaces de production, sous charpente bois et panneaux solaires, sont également dotés de grandes ouvertures orientées sur la nature alentour. L’eau est recyclée sur place. Le chauffage et le refroidissement de l’ensemble de l’usine sont assurés par un système de géothermie, en remplacement de l’ancienne chaufferie au gaz, alimenté par des forages réalisés sous l’extension du parking et des espaces verts. Du point de vue environnemental, "Imasonic a passé un cap", indique encore la dirigeante, accompagnée par le cabinet Planair dès 2019 pour évaluer sa performance énergétique, y compris dans le bâtiment historique. Le projet a profité de plusieurs soutiens financiers. L’installation géothermique constitue le plus gros poste de dépense, soit plus d’1 M€ d’investissement subventionné pour près de moitié par l’ADEME. Le Conseil départemental et la Communauté de commune du Pays riolais ont respectivement offert une aide de 50 000 €. L’enveloppe Feder s’élève quant à elle à 386 000 €. "Nous avons aussi obtenu un soutien de l’État via France 2030 pour nos projets liés aux applications médicales. C’est une aide à la montée en puissance de la production car cette dernière demande beaucoup d’heures d’industrialisation. Aujourd’hui, notre cible est d’être présent à 50/50 sur nos deux activités, l’industrie et le médical." Diversifier pour stabiliser, c’est également la raison d’être d’Utis, la société cocréée en juin 2025 par les dirigeants d’Imasonic et TPAC, l’un de leurs clients historiques spécialisé dans l’électrotechnique. Elle emploie pour l’heure un business développeur.

La nouvelle entité cible les environnements industriels exigeants comme le marché de la production d’énergie, en particulier d’origine nucléaire. Grâce à la synergie entre les 2 fabricants, Utis entend "proposer une offre complète de moyens de contrôle non destructifs par ultrasons à destination des composants critiques des centrales, dans un contexte de vieillissement du parc français", détaille Céline Fleury-Mathieu. Cette dernière revendique une offre qualitative, avec des produits fabriqués en France, un sérieux atout du point de vue de la dirigeante : "Nous ne sommes qu’une poignée d’acteurs dans ce domaine et seulement très peu à proposer cette qualité".

Meilleure détection et caractérisation des défauts d’usure, fiabilisation des contrôles, moindre exposition des agents aux rayonnements ionisants, proposition de solutions innovantes sur mesure… Sur tous ces aspects, le fournisseur de solutions veut se positionner comme un interlocuteur unique et fiable, plus proche du client final, notamment EDF.

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