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Business Industries 2025 : asseoir l’identité industrielle de Dijon et rayonner

Publié le 08 nov. 2025, Modifié le 08 nov. 2025 - Écrit par Tiphaine Ruppert-Abbadi

C’est l’histoire d’un salon qui monte et s’installe dans le paysage de l’industrie régionale. Les 26 et 27 novembre prochains, Business Industries Dijon vivra sa 5e édition. Les organisateurs s’attendent à une participation croissante. "En 2024, nous avons accueilli 176 entreprises exposantes et 2 549 visiteurs, dont 321 acheteurs. Cette année, nous espérons 3 000 visiteurs", indique Pierre Godfroy, directeur de la communication chez Promo Salons, organisateur de l’événement.

"Ce salon a du sens. Il permet de montrer qu’à Dijon, il y a aussi de l’industrie. C’est pour cette raison que l’UIMM 21, partenaire historique, y a cru il y a 5 ans", affirme Véronique Guillon, déléguée générale du syndicat professionnel. "Dijon nous a paru évident car c'était une ville carrefour, entre Paris et Lyon, facilement identifiable, proche du bassin du Creusot, de Montbard, de Chalon-sur-Saône, de Belfort et avec un tissu d'entreprises innovantes particulièrement dynamiques", complète Pierre Godfroy. Et de pointer : "La grande variété de savoir-faire sur le territoire ouvre beaucoup de possibilités de développement". Pour l’UIMM 21, ce qui compte aujourd’hui "est de répondre aux besoins des industriels quelle que soit leur filière".

Un salon adapté aux entreprises industruelles de Bourgogne Franche-Comté

Très marqué géographiquement avec 2/3 d’exposants originaires de Bourgogne Franche-Comté, dont la moitié en provenance de Côte-d’Or, en 2024, le salon séduit d’autres régions de production : l’an passé Grand Est et Auvergne Rhône-Alpes représentaient déjà 25% des exposants. Si les organisateurs cherchent à élargir le panel, cet ancrage régional est aussi ce qui plaît aux industriels.

"Ce salon est très positif pour notre territoire car il contribue à mettre en valeur l’industrie en général et les acteurs locaux en particulier", estime Victorien Artus, chargé d’affaires chez AMME. Le concepteur de machines spéciales et lignes d’assemblage et de conditionnement, basé à Brazey-en-Plaine (21), accompagne de nombreuses entreprises régionales dans divers secteurs industriels, avec des systèmes automatisés et robotisés sur mesure : des fabricants de cartouches de graisses comme NMBP (21), de rotors et stators avec R. Bourgeois (25), ou encore d’éclairage de sécurité avec Kaufel (89). "Ce beau projet d’automatisation a permis de conserver cette production en France, et surtout en région, tout en sauvegardant les emplois. Ce sont des projets que nous affectionnons tout particulièrement." Avec un exercice 2024-2025 record (6 M€ de CA) et une récente certification EcoVadis Bronze, la société cherche à accompagner sa croissance, en lien avec ses demandes clients, et recrute un dessinateur-projeteur pour son bureau d’étude et 2 metteurs au point.

"Ce type de salon est adapté aux petites structures comme la nôtre. Elle nous offre une visibilité régionale et une connexion avec notre écosystème intéressantes", indique Thomas Remy, gérant de la société Remy à Sainte-Marie-la-Blanche (21), usineur spécialisé dans le tournage multifonction. Bien implantée dans des secteurs variés, de la viticulture à la pétrochimie, ou plus récemment dans le médical et le nucléaire, elle avait pu rencontrer, lors de la précédente édition, 3 nouveaux donneurs d’ordre, dont le CEA Valduc. "Notre activité dans le nucléaire commence à se développer et nous souhaitons poursuivre dans ce sens." Le salon sera l’occasion d’évoquer l’achat d’un tour multi fonction NTX3000 DMG MORI avec robot 2GO, pour accroître la productivité et la capacité à usiner des pièces plus complexes, ainsi qu’à proposer de nouveaux produits comme des arbres de taillage spécifiques et autres turbines. En janvier prochain, elle ouvrira également un bureau d’études et recrutera une personne dédiée à ce département.

Pour sa 2e participation, Lasertec (Arceau – 21) entend elle aussi asseoir sa "visibilité en tant qu’acteur d’un écosystème reconnu sur la place dijonnaise", déclare sa dirigeante Frédérique Le Floch. Son objectif cette année : offrir aux visiteurs un conseil technique précis sur la gravure et découpe techniques, son cœur de métier et l’un de ses nombreux savoir-faire. L’entreprise investit régulièrement pour anticiper les besoins du marché et se différencier de la concurrence. Cette année, elle a acquis une nouvelle machine de découpe laser dotée de repérages d’impression par vidéo et pouvant être équipée d’une tête de fraisage. "Cela nous permet de découper mais aussi d’imprimer, et de réaliser des pièces techniques finies en une seule fois, sans reprise." L’investissement a également porté sur une imprimante UV (pour le prototypage) et une machine de gravure CO², sur bois ou plastique, pour des pièces à plat, coniques ou cylindriques.

Un renfort à la stratégie commerciale

Mogra, distributeur de fournitures industrielles (roulement, transmission, détections, abrasif, outillage, EPI, consommables, entre autres) dans l’Est de la France et en Suisse, souhaite renforcer sa présence en Bourgogne Franche-Comté. Pour sa 2e participation, il doublera la surface de son stand, afin de "présenter un éventail plus complet de notre expertise", indique Flora Juncker, sa chargée de communication. Implantée à Vesoul (70) depuis plus de 40 ans, l’entreprise a ouvert une agence à Dijon en 2023 afin de développer les échanges avec les industriels bourguignons. "Ce salon est une excellente opportunité pour cette équipe d’être au plus près de nos clients, mais également l’occasion de faire connaître nos nouvelles compétences", comme son récent atelier dédié à la conception, la découpe et l’assemblage de structures en profilés aluminium modulaires.

"Le salon cible exactement notre cœur de métier et il se passe chez nous… Nous n’avions aucune raison de ne pas y aller !", ajoute pour sa part Mustapha Sahli, à la tête de L-Omega, à Longvic (21). L’un des objectifs de l’entreprise, spécialisée dans la motorisation électrique et les automatismes industriels, est de faire connaître son nom et de l’associer durablement "au monde de la maintenance industrielle dans la région. Quand une entreprise cherche un prestataire dans ce domaine, elle le fait près de chez elle". Cela accompagne la croissance de la société, qui intervient aussi bien en maintenance curative que prédictive sur une large gamme de systèmes motorisés. Lors du salon, elle représentera ses différents partenaires : Innomotics, Nord Réducteurs et Parker.

Participer à Business Industries fait également partie de la stratégie de la société ALPM, sous-traitant industriel dans la découpe laser et le pliage de métaux à Mâcon. "Fort de notre expérience à l'édition 2025 Global Industrie Lyon, nous avons également décidé de participer à ce salon qui se déroule à 1 heure de chez nous. C’est une première, mais l’expérience sera renouvelée", explique son président, Sylvain Gleitz. Parmi les leaders du marché BFC et Auvergne Rhône-Alpes en matière de pliage robotisé, la société travaille à l’automatisation de plusieurs tâches et process, afin de "mieux faire ce que nous faisons déjà et développer de nouvelles activités". Notamment, ALPM teste actuellement, en « grandeur nature », son système de géolocalisation par puces RFID des palettes dans l’atelier. En l’absence de commercial sur le terrain, les salons tels que celui de Dijon offre une vitrine non négligeable.

Vibiscus (Besançon – 25), quant à elle, entend profiter du salon pour accompagner le récent lancement de son produit : un réducteur de bruit, notamment les basses fréquences, à destination des systèmes de ventilation industriels. Le dispositif développé par Gaël Matten se connecte aux gaines de ventilation standards (16 cm de diamètre) pour absorber le bruit du flux d’air (sans altérer ce dernier) grâce à un réseau de micro et membranes, plutôt que de le masquer. "Ce sera l’occasion de partager notre produit et notre expérience avec l’écosystème régional, découvert en tant que visiteur depuis la 1re édition." L’entreprise, présente sur le stand de l’incubateur DECA-BFC souhaite aussi mettre le salon à profit pour préparer la montée en charge industrielle et étoffer son réseau de sous-traitants. Ayant intégré l’IA au cœur de son produit mais aussi dans son organisation, Gaël Matten souligne : "L’IA n’est pas juste un effet de mode, c’est une nouvelle façon de travailler. Intégrer un village de l’IA sur le salon rend cela très lisible et permettra aux industriels, là aussi, de partager de partager leurs usages."

Un événement industriel orientée business

Autre atout du salon, sa convention d’affaires "fait partie de l’ADN de l’événement", note encore Pierre Godfroy de Promo Salons. Cette année, elle a été confiée à un nouveau prestataire, Vimeet, dont l’expertise couplée au nouveau format fait espérer aux organisateurs "davantage d'acheteurs sur le salon et un impact positif au niveau du business. Nous attendons de gros donneurs d’ordre comme Aubert et Duval, Framatome, Véolia, le CEA Valduc. Ces visiteurs-acheteurs bénéficient d’un interlocuteur dédié et d’un suivi spécifique pour identifier leurs besoins durant le salon". 

Cet événement dans l’événement, c’est en partie ce qui a attiré Frédéric Badon, directeur général du groupe ARDPI (Dijon – 21), fabricant de machines spéciales de mesure et de contrôle : "Le format de ces rendez-vous, de 20 à 30 minutes, est impeccable pour apprendre à connaître son interlocuteur et ce qu’il fait. On ne peut pas s’y rendre sans s’être préparé, cela nous oblige à mettre à jour nos informations et à synthétiser notre propos. J’ai rempli mon profil pour dire quel type de fournisseurs et de clients je souhaiterais rencontrer. Une dizaine de rencontre aussi pertinentes en 2 jours, c’est impossible au quotidien". Le groupe, qui conçoit aussi des instruments de mesures et des solutions de monitoring sur cahier des charges, exposera au salon pour la 4e fois. Sa filiale ARDPI Ingénierie proposera notamment une solution de scanning 3D avec bras robotisé permettant de visualiser et d’analyser une pièce malgré les contraintes d’encombrement (hélices, viroles, tubes…), y compris toute petite (moins de 10 cm), grâce à un capteur fractionné sur mesure alliant mécanique et optique. "Sur le stand, plus de la moitié de nos visiteurs nous connaissent, mais c’est bien qu’ils puissent venir dans une logique de veille et découvrir nos autres savoir-faire. Sans cette opportunité, nous n’aurions sans doute pas pu les démarcher."

Place aux jeunes

Enjeu d’attractivité des filières oblige, l’objectif du salon est également de promouvoir l’industrie et ses métiers auprès des jeunes générations. Ainsi, 350 scolaires participeront à la 2e journée du Forum emploi – métiers & formations, organisé par Avec l’industrie® (la marque de l’opérateur de compétence OPCO 2i). "Ils pourront découvrir différentes branches industrielles à travers des casques de réalité virtuelle, des escape game ou encore du soudage virtuel", précise Pierre Godfroy.

La déléguée générale de l’UIMM 21 se réjouit par ailleurs : "Notre école de production industrie (EDPI 21) sera à nouveau présente et fabriquera, cette année encore, les trophées remis dans le cadre des Business Industries Awards. C’est une belle mise en lumière de la filière usinage qui, rappelons-le, n’existait plus du tout il y a 3 ans. Aujourd’hui, l’EDPI 21 compte 30 élèves. Cela présage un vivier qualitatif pour les entreprises locales à moyen terme".

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