Industrie

Épilepsie : 2 sociétés bisontines parmi les leaders mondiaux

Publié le 19 déc. 2023, Modifié le 29 janv. 2024 - Écrit par Eric Cuenot

L'OMS estime à plus de 50 millions de personnes dans le monde souffrant d'épilepsie. En France, selon l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), ce sont 600 000 personnes dont la moitié d'entre elles sont âgées de moins de 20 ans, ce qui en fait la 2ème maladie neurologique en France après la migraine. Plus de 10% des personnes épileptiques sont pharmaco-résistants. C'est en partie à cette population que les 2 sociétés bisontines, Dixi Médical et Alcis vont s'adresser. Un marché mondial partagé aujourd’hui avec 2 entreprises américaines et 2 chinoises, nouvellement arrivées. "Nos électrodes multi-contacts sont implantées dans le cerveau de manière à détecter le foyer épileptogène. Nos électrodes seront utilisées, dans certains cas, pour le détruire par thermocoagulation, ce qui est une alternative thérapeutique à la chirurgie conventionnelle", note Magalie Genet, à la tête d'une équipe de 40 salariés sur le site de Temis Santé.

Il faut remonter aux années 60 pour trouver l'explication de la forte présence d'entreprises du Grand Besançon dans le traitement de cette maladie chronique. "Le Professeur Scarabin, originaire de Rennes, est venu en Franche-Comté dans les années 60 pour trouver des partenaires industriels ayant la culture de la précision avec l'espoir de développer des électrodes et des instruments de neurochirurgie", précise Raoul Barthez, directeur général de Dixi Médical, société précurseur sur ce marché, qui compte 90 collaborateurs sur le site de Marchaux-Chaudefontaine et 10 en Suisse. Et Magalie Genet de poursuivre : "2 techniques s'opposaient, une défendue par les Américains, avec des électrodes corticales et l'autre créée par des neurochirurgiens français avec des électrodes profondes. La seconde s'imposa au fil des années pour devenir la référence sur le marché mondial".

90% des électrodes sont assemblées manuellement dans les ateliers respectifs des 2 sociétés. "Dixi Médical et Alcis travaillent sur des électrodes de moins d'un millimètre de diamètre sur lesquelles nous devons intégrer des fils de quelques dizaines de microns. Certains de nos concurrents sont sur des produits avec un diamètre supérieur", observe la directrice générale.

Quant aux développements futurs, les 2 sociétés bisontines travaillent sur des électrodes plus grandes pour aller dans des zones cérébrales plus profondes. Elles poursuivent également leur développement à l'export avec l'entrée sur de nouveaux marchés comme la Chine et l'Amérique Latine pour Alcis, le Brésil et le Canada pour Dixi Médical. "Nous sommes sur des produits avec des contraintes réglementaires très fortes et une législation qui évolue régulièrement. Pour avoir les autorisations sanitaires d’un pays, il faut parfois compter jusqu'à 36 mois", conclut Raoul Barthez.

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