Le groupe Streit entame sa mue avec son plan stratégique 2025
Publié le 26 mai 2023, Modifié le 07 juil. 2023 - Écrit par Eric CuenotAprès 15 années de croissance entre 2002 et 2017 avec un chiffre d'affaires qui est passé de 60 à 120 millions, le groupe Streit (25) a connu ensuite une succession de crises, amorcée avec le DieselGate, suivie de la crise Covid, de la pénurie des semi-conducteurs et de la guerre en Ukraine avec ses conséquences notamment sur le prix de l'énergie. En 2020, l'entreprise basée dans le Pays-de-Clerval dépendait à plus de 80% du marché de l'automobile et 75% de l'activité était dédiée à la fabrication de carters de turbo. "Nous étions un des leaders mondiaux avec 6 à 7 millions de pièces produites par an sur un marché de 28 à 30 millions. Nous avons perdu 70% de notre chiffre d'affaires avec la crise du COVID. Mei Ta, notre actionnaire fondeur taiwanais qui a pris 100% du contrôle de la société en 2018 suite au départ de Roland Streit, a continué de nous soutenir pour affronter cette période de turbulences inédites. Nous devons composer aussi avec l'évolution de la législation européenne et la fin de la vente des moteurs thermiques en 2035" note Rémy Barthelmé, son Président Directeur Général, présent dans l'entreprise depuis 1992.
Le groupe Streit a dû réinventer son modèle économique pour écrire une nouvelle page de la société créée en 1968 par Otto Streit. Un plan stratégique à horizon 2025 baptisé "Usiner l'Avenir" a posé les nouvelles orientations. "Nous nous positionnons aujourd'hui sur de l'usinage de grandes dimensions avec des pièces pouvant faire 1m³. Nous ciblons notamment les marchés de l'énergie avec les éoliennes et l'hydrogène, du poids lourd, de l'agricole et du bâtiment. Nous avons une forte expertise sur différents matériaux comme la fonte, l'acier forgé, les aluminiums et les inox. Nous mettons en avant auprès de nos clients notre capacité à les accompagner en amont de leur projet, du design jusqu’à la livraison en série. Ces nouveaux marchés doivent représenter à terme 35% de notre chiffre d'affaires" précise Didier Bolle-Reddat, directeur des opérations.
Cette stratégie induit de nombreux investissements (parc-machines, immobilier...) mais elle oblige également à repenser l'organisation de la production, son flux logistique, la formation des collaborateurs... L'entreprise a ouvert également d'autres chantiers autour de la robotisation, de la flexibilité de ses lignes de production et de la réintégration de certains savoir-faire dont le brochage. Une enveloppe de 15 millions d'euros a été affectée pour atteindre ces objectifs de diversification. Une première étape a été franchie avec la construction d'un nouveau bâtiment de 1500 m² dont 1000 m² dédiés à la production et à l'accueil des nouveaux centres d'usinage verticaux. "Cet investissement a été possible grâce à une subvention du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre de la Force d'Intervention de la Mutation Automobile (FIMA)" ajoute Rémy Barthelmé. Le groupe projette à horizon 2025 un chiffre d'affaires de 85 millions d'euros. Il emploie à ce jour plus de 600 personnes dont 220 sur les sites du Pays-de-Clerval (25), le reste des effectifs est en Serbie, sur une unité de production ouverte en 2005.