Rachat de Putaud Mécanique : Startech développe la synergie de groupe pour accompagner son essor
Publié le 06 janv. 2025, Modifié le 15 janv. 2025 - Écrit par Tiphaine Ruppert-AbbadiC’est pour faire face à un très fort développement (50% du chiffre d’affaires en plus, en 3 ans), que l’entreprise Startech (Damprichard, 25) a racheté la société Putaud Mécanique (Étupes, 25) en juillet 2024. Startech conçoit les machines spéciales commercialisées sous la marque Tech&Tech, principalement pour l’horlogerie, le luxe, le médical et l’automobile. Son essor, l’entreprise le doit à son produit phare : la machine transfert d’usinage et d’assemblage, linéaire ou rotative, 100% numérique, programmable sur n’importe quel logiciel de FAO avec les dernières technologies du marché. Ces dernières années, plusieurs nouvelles gammes de transferts sont sorties des ateliers.
Secteurs de l’automobile, du luxe, mais aussi biens de consommation… ce type d’équipements intéresse toute production qui s’usine en volume, avec de fortes exigences de qualité. "Ils permettent d’atteindre une productivité inégalée, avec très peu de main d’œuvre, dans des encombrements réduits. Le travail se fait à partir de barres, de profilés ou en chargement robot automatique, ce qui donne une grande autonomie et permet de travailler jusqu’à 24/24 7/7. Quand nos clients constatent la facilité de réglage et de production, ils sortent de la logique d’externalisation systématique et se réapproprient leurs produits", précise Rafaël Locatelli, dirigeant du groupe.
Le succès de ces machines est porté par les améliorations techniques, mais aussi par le contexte géopolitique et les enjeux de réindustrialisation et de décarbonation de la filière française. "Avec les faibles coûts d’exploitation de ces machines, fabriquer en Chine ou ici ne représente plus une différence significative. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut réarmer notre industrie, nous lui en donnons les moyens ! "
La reprise de Putaud Mécanique (créé en 1969) permet désormais à Startech d’internaliser la fabrication de pièces pour ses machines, car "nous n’avions pas la capacité de les fabriquer nous-mêmes pour de gros volumes", mais aussi de bénéficier du savoir-faire de cet atelier en matière de pièces complexes et à forte valeur ajoutée, "essentielles à nos produits finis". Celle-ci s’appuie sur d’importantes compétences en tournage 5 axes. Elle compte, entre autres, 3 tours Integrex de Mazak. En outre, la zone industrielle d’Étupes, Technoland, offre une proximité avec d’autres clients que ne permet pas le site de Damprichard.
Startech continue elle aussi d’accroître son parc-machines : récemment, elle a investi dans l’impression 3D et acquis un tour Biglia Smart-Turn, ainsi qu’un centre d’usinage Mazak VCM 3 axes pour "accompagner notre croissance". Une installation photovoltaïque dernier cri permet, en outre depuis 6 mois, à l’usine d’être autonome pour moitié en énergie électrique.
Startech, 12 M€ de chiffre d’affaires (dont 55% à l’export en 2024) et une cinquantaine de salariés, entend rester "un client comme un autre". Putaud Mécanique, qui compte 6 employés et génère 1,1 M€ de chiffre d’affaires, gardera d’ailleurs son identité commerciale et son autonomie. Le maître-mot : la synergie. "L’intérêt pour Startech est aussi de gagner en crédibilité en tant que concepteur. Nous allons pouvoir développer une logique de groupe et promouvoir mutuellement nos compétences respectives. Nous voulons aussi faire grandir Putaud Mécanique !", reprend Rafaël Locatelli.