Stainless investit dans un laboratoire et passe ses alliages de métaux au crible

Expertiser la matière et la façon dont elle est utilisée, telle est la mission principale du laboratoire central de métallurgie, créé par le groupe Stainless. Objectif : accompagner le plus finement possible les clients dans leur connaissance des alliages lorsqu’ils développent une pièce. "Nous jouons le rôle de filtre entre le client et le producteur grâce à un premier niveau d’analyse métallurgique. S’il y a un problème sur la matière, on peut orienter le producteur en fonction des anomalies repérées, mais cela nous permet aussi d’expliquer au client le produit" précise Thierry Turpin, docteur en métallurgie et directeur technique du groupe.

En près d’un siècle, Stainless dont le siège social se situe à Dannemarie-Sur-Crête (25) avec une entité en Allemagne, s’est spécialisée dans le stockage et la distribution d’alliage biocompatibles à base de cobalt, de titane ou en acier inoxydable nécessaires à la fabrication d’implants et instruments médicaux (jusqu’à 70% de l’activité selon les années). La société propose également des alliages à base de cuivre comme le ToughMet (cuivre-étain-nickel) ou le cuivre béryllium, qui entrent dans la composition des bagues de frottement pour l’aéronautique. Autre pôle d’expertise, la microtechnique, pour laquelle le stockiste s’occupe notamment du refendage de feuillard à façon. Le laboratoire d’analyses métallurgiques s’inscrit ainsi dans la continuité de l’activité historique du groupe. "Nous offrions déjà occasionnellement ce service, mais je me déplaçais à l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard. Aujourd’hui, nous avons investi 250 000 € pour le faire sur site" poursuit Thierry Turpin, qui recherche désormais un technicien ou un étudiant en alternance pour le seconder.

Doté d’une vingtaine d’appareils dont un micromètre laser, une loupe binoculaire, un spectromètre OES, un microscope optique, etc., le laboratoire permet d’éprouver la dureté des matériaux, mais également d’inspecter leurs microstructures et leurs aspects chimiques. "L’ensemble de la métallographie" résume le directeur technique. Au-delà, il s’agit aussi d’un outil de formation très concret pour des clients qui évoluent dans un secteur ultra-pointu et en évolution constante, mais aussi de développement. Il permet en effet aux équipes d’étudier et de pré-qualifier de nouvelles nuances avant de les recommander.

Une façon pour Stainless d’asseoir son expertise sur le marché des alliages médicaux, de niche certes, mais une niche concurrentielle.