Une subvention d’1,4 M€ pour poursuivre le développement de l’EOlife d’Archeon Medical
Publié le 22 nov. 2024, Modifié le 22 nov. 2024 - Écrit par Tiphaine Ruppert-AbbadiDéjà récompensée 14 fois en 6 ans d’existence, Archeon Medical a remporté cet automne le soutien de l’État et la somme d’1,4 M€. Avec EOlife, son dispositif médical intelligent d’aide à la ventilation artificielle, la startup bisontine fait partie des 25 lauréats (sur 138) d’i-Nov, l’un des 3 concours d’innovation financés par le dispositif France 2030.
Depuis 2018, année de sa création, la société se concentre sur cette étape cruciale de la réanimation par les premiers secours, du pompier volontaire au médecin urgentiste. Cela passe par un capteur apposé entre le masque et le ballon. Celui-ci mesure l’oxygène envoyé dans le corps de la victime et celui qui en ressort, en fonction de différents paramètres. Les informations sont ensuite transmises au boitier électronique, lui aussi fixé sur le dispositif de ventilation, pour permettre au réanimateur d’adapter son geste : injecter le bon volume d’oxygène à la bonne fréquence et limiter les fuites."Le ballon que les secouristes utilisent aujourd’hui a été créé il y a 70 ans. Il y a eu très peu d’évolutions majeures dans le domaine de ventilation manuelle, malgré les recommandations médicales d’urgence et les différentes études cliniques, dont certaines montrent que l’améliorer permettrait de multiplier par 3 les chances de survies à un arrêt cardiaque préhospitalier. Aujourd’hui, elles ne sont que de 5 à 7% !", souligne Pierre-Édouard Saillard, directeur général et co-fondateur d’Archeon medical, au côté d’Alban De Luca et du Pr Abdo Khoury.
Sur son marché principal, la France, seul le Département du Doubs a équipé l’intégralité de ses ambulances ; d’autres territoires sont en phase pilote. Elle est aussi présente dans 17 pays européens et depuis 2023, aux États-Unis. Fin juin 2024, elle a d’ailleurs levé plusieurs millions d’euros (via ses partenaires BpiFrance, BNP Paribas et la Caisse d’Épargne), afin d’accélérer son développement international.
La subvention de l’État permettra, quant à elle, de développer la version 2 d’EOlife, prévue à horizon 2 ans. "Il y aura de nouvelles fonctionnalités et plus de capteurs, afin de prendre en charge un panel plus large de patients, à l’instar de ce qu’offre déjà notre dispositif de formation EOlife X sur l’arrêt cardiaque de l’enfant, sur lequel il y a de très forts besoins."
Archeon ambitionne aussi de changer son seuil d’industrialisation, en passant d’1 millier de produits par an à 10 000. Si elle prévoit 4 à 5 recrutements dans les prochaines années, elle sait aussi pouvoir s’appuyer sur son réseau de sous-traitants répartis entre la Franche-Comté et le nord de la France.
Pour atteindre ce nouvel objectif, elle recherche de nouveaux investisseurs, convaincus de l’utilité de sa solution et confortés par la notoriété d’un concours comme i-Nov.